L’ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Said Sadi rend un vibrant hommage du moudjahid Lkhdar Bouregâa décédé mercredi des suites de COVID-19.
Dans son message de condoléance, il dira que le moudjahid a su faire du combat contre l’injustice une école de la liberté. ‘’Ce que n’ont pas pu faire les opérations de la quatrième armée du monde et les abus d’un système autocratique vient d’être commis par un misérable virus. Lakhdar Bouregâa part après avoir vécu en homme libre’’, écrit Sadi sur sa page facebook.
Il ajoute : ‘’En politique, Bouregâa ne calculait jamais. Il fonctionnait à l’affect. Ce que certains de ses compagnons voyaient comme de l’instabilité était en réalité de la spontanéité. L’ancien baroudeur qui n’avait pas d’ambition avait cependant une morale : ne jamais aller à contre courant de ses intuitions, quitte à devoir évoluer par la suite. Ce trait de caractère, que je connaissais moi aussi, ne m’avait pas empêché de lui dédier – avec Samira Messouci – mon livre consacré à la révolution de février 2019’’.
Sa vie, selon Said Sadi, est un condensé de l’Histoire récente de notre pays. ‘’Paysan écrasé par le joug colonial, il sut faire du combat contre l’injustice une école de la liberté. À l’indépendance, il se rangea naturellement du côté des mouvements se dressant contre l’arbitraire. Avec l’avènement du multipartisme, il fréquenta les acteurs qui préconisaient l’alternative démocratique’’.
L’ex-président du RCD n’a pas omis de rappeler les tentatives de ternir l’image de l’homme par le système et ses relais. ‘’A la fin de sa vie, il dut affronter à titre personnel ce que le peuple subissait en tant qu’entité collective : l’humiliation. Pour se venger de son implication dans l’insurrection citoyenne, le pouvoir alla jusqu’à le faire passer pour un escroc qui aurait usurpé son statut d’officier de la guerre de libération’’, déplore Sadi.
Pour lui, le parcours de Lakhdar Bouregâa est un reflet de notre histoire tragique. ‘’Avec sa ferveur, ses fragilités et sa sincérité. Il va nous manquer. Repose en paix Âami Lakhdar. Tu as fait ce que doit faire tout citoyen fidèle à lui-même et son peuple : se battre jusqu’au dernier souffle. Nous ne t’oublierons pas’’.