L’ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Said Sadi s’est exprimé jeudi dans une contribution publiée sur sa page facebook sur l’état de santé du président de la République M. Abdelmadjid Tebboune.
L’état de santé du chef de l’Etat étant tenu secret, le citoyen est livré au mieux à la spéculation au pire à l’intoxication. Ce que les connaissances actuelles et les statistiques permettent de dire de la Covid 19, c’est qu’en général, plus la convalescence est longue plus la récupération est laborieuse’’, affirme-t-il.
Il ajoute : ‘’ Ce qui veut dire, qu’au delà des artifices constitutionnels qu’invoquent certains apparatchiks pressés de voir introniser leurs mentors, le pays va probablement rentrer dans une phase d’incertitude pour ne pas dire de nouvelle instabilité institutionnelle. A moins que l’on ne mobilise encore une fois les trompettes du cynisme volontariste qui ont vendu pendant une demi-douzaine d’années l’illusion d’une performance intellectuelle et de lucidité politique d’un homme somnolant sur sa chaise roulante. On peut supposer ( espérer ? ) que ce scénario trop risqué pour le pouvoir et humiliant pour le peuple ne sera pas rejoué’’.
Pour Said Sadi, il reste alors deux options aux décideurs. D’abord, faire comme si le pays n’avait jamais connu de problème de légitimité, remettre en route ce qu’il appelle ‘’la machine clientéliste et trouver un autre candidat kamikaze pour foncer de nouveau vers l’irresponsabilité et l’aventure’’.
Cette option comprend le risque de faire disparaître la nation. ‘’Certains despotes en ont fait une religion : on ne change pas une équipe qui perd. Postulant aux premières loges, quelques vautours rodent déjà dans le sombre ciel d’Algérie. Un score rachitique sera dopé et le système anémique mais toujours survivant pourra gagner encore quelques mois avec une nation ridiculisée sur la scène internationale et, plus grave, inflammable au niveau domestique’’, note-t-il.
A la crise politique s’ajoute les difficultés économiques. ‘’Les réserves de change fondent comme neige au soleil. La monnaie se déprécie quotidiennement et la vie économique déjà atone n’est pas prête de s’améliorer avec une pandémie niée ou maquillée. Des explosions sociales dont nul ne peut prédire la durée, l’extension et l’intensité – que l’on imputera, une fois de plus, aux ennemis du pays – sont devant nous. Pour l’heure, aucun officiel ne veut envisager ces évidences’’, souligne l’ex-président du RCD.
Il enchaine : ‘’L’autre hypothèse, en réalité la seule, plus réaliste mais, hélas, peu probable consiste à prendre acte d’un désastre national annoncé dès le premier jour de l’indépendance et même bien avant. Pour une fois, il nous faudra agir en adulte faute de le faire en patriote : tout mettre à plat et dire la vérité au peuple’’.
Il propose d’en finir avec les règlements de compte, sans toutefois entraver la justice. La fuite en avant qui a prévalu jusque là n’est plus opérante, estime Sadi.