La valeur du dinar algérien connait depuis le début de l’année 2020, une chute brutale. En moins de 12 mois, la monnaie nationale a perdu près de 20% de sa valeur devant les devises étrangères. Désormais, un euro vaut 161 Da sur le marché officiel. Un record jamais atteint depuis la création de la monnaie nationale au lendemain de l’indépendance.
Qui a décidé cette chute et pourquoi ?
La valeur du dinar algérien par rapport aux monnaies étrangères est fixée par la banque d’Algérie (BA). Cette dernière qui a le statut d’institution de la République, fixe la valeur du dinar par rapport aux devises étrangères. Un valeur que les banques et les institutions financières exerçant en Algérie doivent appliquer. Elle est la seule autorité habitée, selon la loi algérienne, à fixer les taux de change officiel dans le pays.
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L’accélération de la dépréciation de la monnaie nationale cette année, s’explique par la situation économique difficile que vit l’Algérie. Par la baisse de la valeur du dinar, la Banque d’Algérie tente d’atténuer les effets de la crise économique sur le trésor publique et les réserves nationales en devise. En clair, par la dépréciation du DA, la Banque d’Algérie et derrière elle le gouvernement essaye de réduire les importations en les rendant leurs prix plus chers sur le marché national. Les prix de tous les produits importés connaitront une hausse sur le marché national à chaque fois que la valeur du dinar baisse sur le marché officiel. La hausse des prix des articles et services importés réduira automatiquement leur consommation. Le recul des importations signifiera pour le gouvernement et la Banque d’Algérie une baisse des transferts de devises vers l’étranger. Cette baisse est devenue un objectif à atteindre notamment depuis la chute des prix des hydrocarbures sur le marché mondial.
L’autre objectif de la dépréciation de la monnaie nationale réside dans la volonté des pouvoirs publics d’encourager les exportations hors hydrocarbures. Avec un dinar faible, les produits algériens auront plus de chances d’accéder aux marchés internationaux. Ils deviendront plus compétitifs par rapport à la concurrence. Toutefois, il y’a lieu de signaler que cette mesure profitera en réalité que pour les produits algériens ayant un taux d’intégration élevé.