L’ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Said Sadi est revenu ce mercredi sur les derniers développements de la scène politique nationale.
Dans une contribution postée sur sa page officielle sur le réseau social facebook, Sadi accuse les islamistes d’être à l’origine des offensives de désinformation et de brouillage qui ciblent la Kabylie ces derniers temps.
Pour lui, les islamistes tentent d’imposer leur logique et de détourner le Hirak de ses vrais objectifs.
‘’Vendredi passé, une centaine de manifestants ramenés de l’extérieur de la wilaya de Tizi-Ouzou ont brandi des slogans rejetant l’Etat islamique et laïc. En d’autres temps, l’absurdité de cet énoncé prêterait à sourire. Sauf à être une abstraction absolue, un Etat est soit clérical (religieux) soit laïc (sécularisé)’’, lit-on dans la contribution de Sadi. Pour lui, entre les deux, il n’y a rien. ‘’Le problème est que nous sommes en pleine effervescence politique et que la scène se passe en Kabylie où se concentrent toutes les offensives de désinformation et de brouillage de valeurs et de repères’’, note-t-il.
D’après lui, des sommes d’argent ont été distribuées par les réseaux islamistes pour capter les jeunes étudiants. ‘’’Dans une précédente tribune, nous avons vu comment des sommes d’argent importantes sont déversées par les islamistes dans les universités pour capter de jeunes étudiantes et les transformer en agents de pénétration des cellules familiales’’, dit-il.
Il enchaine : ‘’ On assiste régulièrement au détournement éhonté des figures politiques et artistiques symboles de notre culture laïque pour les amalgamer à des noms ou des situations qui sont l’exact contraire de leur combat. Sacrifier dans un premier temps la donne islamiste en Kabylie ne mange pas de pain dès lors que les slogans fondamentalistes sont largement instillés dans le reste du pays. L’essentiel est que le potentiel laïc de cette matrice socio-politique singulière soit disqualifié avant d’être, si possible, neutralisé’’.
Le discrédit engendré par le non-sens conceptuel du mot d’ordre « ni islamiste ni laïc » est donc largement compensé par le bénéfice d’une ruse politique mise au service d’une entreprise idéologique sournoise mais méthodique. En effet, sur le terrain, une stratégie rigoureuse conjugue les projections de slogans tendancieux dans les manifestations, l’exhibition des posters de dirigeants islamistes, les fureurs négationnistes dont les outrances dépassent les pires obscénités du « qui-tu-quisme », les dénonciations véhémentes des voix républicaines qui sont aussitôt clouées au pilori en tant que forces de fractionnement du mouvement citoyen et, si les intimidations verbales ne suffisent plus, des nervis sont actionnés pour passer à l’acte contre les carrés ou les tribunes d’où s’expriment les progressistes.
Pour Said Sadi, le plus préoccupant est que des acteurs se revendiquant encore de la démocratie, ‘’culpabilisés’’ ou ‘’intéressés’’, subissent, quand ils ne le légitiment pas, cet ‘’oukase’’.
‘’Au lieu de travailler à relayer et décliner le slogan « Algérie libre et démocratique » qui traversait la rue algérienne du nord au sud et de l’est à l’ouest, les partis démocratiques se réfugièrent dans un saisissant mutisme ou se firent les supplétifs du jeu de dupes qui consiste à accuser de diviseurs de la révolution les citoyens qui s’employaient à faire propager le souffle démocratique de la mobilisation citoyenne.