La hausse vertigineuse des prix du poulet enregistrée ce mois de septembre, se poursuivra encore au moins jusqu’à la fin de l’année. Tous les indicateurs économiques laissent croire que les prix de la volaille atteindront de nouveaux records les prochaines semaines.
Cédé actuellement dans les poulaillers, entre 350 et 370 DA le Kg, le poulet vivant se fait plus de plus en plus rare. Un phénomène qui s’aggravera davantage le mois prochain, avertissent les professionnels du secteur. Ces derniers prévoient d’ores déjà un poulet vide au boucher à plus de 600 DA le Kg.
Les raisons de cette situation inédite sont nombreuses, explique un professionnel du secteur activant dans la wilaya Bouira, connue pour être un fief de l’aviculture. ‘’Les prix du poulet continueront d’augmenter au cours du mois d’octobre prochain’’, indique-t-il avant d’ajouter : ‘’L’offre devient de plus en plus rare ce qui a crée un déséquilibre entre l’offre et la demande’’. D’après lui, plus de 50% des petits aviculteurs ont mis la clef sous le paillasson. Etranglés par les dettes et les pertes, les petits aviculteurs ne souhaitent pas reprendre l’activité dans les conditions actuelles.
L’explosion des coûts de production sème la discorde
La hausse des coûts de production est la première cause de cette crise qui ne dit pas son nom. Selon notre contact, le prix du poussin du poulet est passé de 80 DA avant l’arrivée du coronavirus à 190 DA actuellement. Les aliments du poulet n’ont pas été en marge de cette hausse. Ils ont tout simplement doublé au cours de la même période. A ces deux intrants s’ajoutent les prix des médicaments qui ont connu de leur part une hausse importante. La plupart pour ne pas dire la quasi-totalité des aviculteurs vendraient à perte le poulet entre mars 2020 et mai 2021. Après plus d’une année, de fonctionnement à perte il n’est plus possible de continuer d’exercer sans une aide de l’Etat.
Le boycott ne va rien changer
Les campagnes de boycott du poulet initiées par des internautes de quelques associations de défense du consommateur n’auront aucun impact sur le marché, estime notre interlocuteur. ‘’Boycotter un produit rare sur le marché ne va régler le problème. Bientôt, le pays sera appelé à importer de la viande blanche pour approvisionner le marché’’, note-t-il.