Officiellement, le Premier ministre, Aimene Benabderrahmane a fait une visite au Royaume des Al-Saoud pour participer au sommet de « l’Initiative du Moyen-Orient Vert», en qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Le représentant officiel du Président de la république a eu également un entretien avec le puissant roi du golf, Mohamed Ben Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, Prince héritier, Vice Premier ministre, ministre de la Défense du Royaume d’Arabie saoudite. En effet, la désignation d’une personne aussi importante dans la hiérarchie des institutions de l’Etat comme le Premier ministre pour participer à cet évènement n’a pour but que de montrer l’importance qu’accorde l’Etat algérien à l’action de l’Arabie Saoudite. C’est du moins ce qu’il faut comprendre en apparence.
De son coté le roi Ben Salmane a reçu personnellement le Premier ministre algérien pour montrer les solides relations entre les deux pays.
Cette visite pouvait prendre une allure ordinaire si l‘ambassadeur du Royaume à l’ONU n’a pas « menacé » indirectement l’Algérie en apportant un soutien sans conditions aux thèses marocaines sur le Sahara Occidental. Pire encore, le représentant permanent de l’Arabie Saoudite au niveau de l’organisation multilatérale a exprimé le refus catégorique de toute « atteinte aux intérêts supérieurs du royaume du Maroc frère et à sa souveraineté ou à son intégrité territoriale”. Comprendre : la Sahara occidental n’a pas le droit à l’autodétermination et ne constitue pas une question de décolonisation comme le considère l’ONU et l’Algérie.
Au moment ou le voisin de l’Est du Royaume chérifien en l’occurrence l’Algérie soutient la démarche des nations unis à savoir le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination dans le cadre des opérations de décolonisation que connait la planète depuis la moitié du siècle dernier, les propos du diplomate Saoudien ne peuvent être compris que dans le cadre d' »une menace » à peine voilée.
Les officiels algériens n’ont pas répondu aux déclarations de l’ambassadeur saoudien à l’ONU mais des sources autorisées n’ont pas manqué d’exprimer à certains journaux algériens leur colère.
Cette attitude inédite de l’Arabie Saoudite envers la cause Sahraoui laisse entendre que la visite du Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, en Arabie Saoudite en tant que représentant du Président de la république ainsi que l’entretien qui l’a eu avec le prince héritier Saoudien vont dans le sens d’aplanir les différences entre les deux pays historiquement proches.
Bien qu’aucune information n’a filtré sur cette rencontre de haut niveau au puissant pays du Golf, le contexte actuelle plaide pour une visite d’apaisement après un froid entre Ryad et Alger sur le dossier marocain. Il faut rappeler que l’Arabie Saoudite a proposé aux deux pays du Maghreb une médiation, une proposition rejetée par Alger et qui n’a pas été du goût du palais des Al Saoud.