L’ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Sadi Sadi commente les accusations portées contre le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), par le ministère de la Défense nationale (MDN).
Pour Sadi, les accusations du MDN n’ont aucun fondement. Elles s’inscrivent, d’après lui, dans le cadre des manœuvres manipulatrices du régime visant à faire diversion.
‘’ La dernière information faisant état d’un démantèlement d’une « bande criminelle » attribuée au MAK qui s’apprêterait à poser des bombes parmi les manifestants fait partie de ces rituels d’alerte générale lorsqu’il y a urgence à faire diversion pour traiter les vrais problèmes par de mauvais procédés’’, écrit Sadi sur sa page facebook. il ajoute : ‘’ Nous sommes bien dans le menu classique qui consiste à réveiller le fantasme du danger permanent pour la matrice nationale. Il faut donc en appeler une fois de plus à l’union sacrée. La nouveauté est le caractère grotesque de l’opération. Car si le pouvoir a régressé, le citoyen, libéré de longue date de la peur et émancipé des propagandes, observe avec condescendance ou ironie les gesticulations officielles’’.
D’après lui, depuis 1962, la réaction du système FLN est invariable quand il est mis face à ses turpitudes : agiter son triangle des Bermudes allant de l’ouest (Rabat) au nord (Paris), pour revenir sur l’ennemi intérieur : la Kabylie.
Pour Sadi, le pouvoir ne pas réussir à créer des rivalités kabyles. ‘’on ne peut pas retenir dans ce vaudeville l’idée d’une manœuvre visant à provoquer des oppositions conflictuelles dans la société politique kabyle. Le message délivré le 20 avril dernier était clair et frais dans toutes les mémoires. Les manifestants déjà en marche avaient rebroussé chemin pour libérer le carré du MAK bloqué par les CNS. Cette réaction spontanée ne laissait aucune place à d’éventuelles supputations quant à la fabrication et l’exploitation de rivalités locales. La Kabylie ayant choisi le combat pacifique, il était vain de chercher à y faire stigmatiser une tendance par d’autres. Dans cette région, une tradition est désormais solidement établie : la libre expression de tous est garantie dès lors que sont respectées les valeurs démocratiques’’.
Cette affaire témoigne du niveau de délabrement des institutions et la gravité des perturbations qui agitent le sérail avec – et c’est bien cela le plus préoccupant – l’affolement qui caractérise ce genre de séquence politique et, par voie de conséquence, les dérives qui peuvent s’ensuivre, souligne l’ex-président du RCD.
Sadi rappelle, du passage, la manipulation médiatique déclenchée par le pouvoir en avril 1980 pour salir la Kabylie..’’ N’a-t-on pas dit publiquement en 1980 que les Kabyles avaient brûlé une mosquée, le drapeau national ou le Coran ? ‘’, Rappelle-t-il.
Par ailleurs, il mit en garde contre les conséquences de ces campagnes médiatiques. ‘’Il ne faudrait pourtant pas se laisser abuser par le ridicule de la situation. Ne sous-estimons pas la réaction de la bête blessée. Cette cabale peut fort bien être annonciatrice de possibles et même probables turbulences dans le pays’’, note-t-il.
Il enchaine : ‘’C’est pour cela que chaque acteur engagé dans les luttes démocratiques, surtout quand il évolue en Kabylie, doit, en tout lieu et en tout temps, soigneusement mesurer la portée de ses propos et actes. La moindre maladresse, le moindre dérapage verbal peut servir de prétexte à des décisions irréfléchies et dramatiques’’.