En Algérie, le blé français a la cote. Selon la dernière note de conjoncture sur les marchés céréaliers publiée le mercredi 18 janvier dernier par FranceAgriMer (cellule de veille du ministère de l’Agriculture), les exportations de la céréale vers le pays d’Afrique du Nord ont totalisé 1,497 million de tonnes sur la première moitié de la campagne commerciale 2022/2023 (juillet-décembre), soit une hausse de 30 % d’une année sur l’autre, indique l’agence Ecofin.
Se confiant au quotidien d’information agricole Terre-Net, Paul Le Bideau, responsable adjoint de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer estime que cette progression des envois est liée à une amélioration de la compétitivité du blé français sur ladite période.
En effet, dans le sillage de la guerre en Ukraine, les réassureurs ont affiché une certaine hésitation pour couvrir les risques liés aux flux de céréales dans la région de la mer Noire, ce qui a conduit à une flambée des primes d’assurance concernant les importations russes alors que les achats depuis l’Ukraine ont été quasi inexistants en raison de capacités logistiques limitées.
« Cette situation est couplée à la frilosité de certains pays qui hésitent à acheter des céréales russes. D’autre part, les frais logistiques rendent l’origine australienne moins intéressante pour le Maghreb », ajoute le responsable.
Plus globalement, avec son niveau d’achat, l’Algérie a été le second débouché pour le blé français toutes origines confondues (pays tiers et Union européenne) entre juillet et décembre derrière le Maroc où les ventes ont aussi explosé de plus de 50 % atteignant 1,74 million de tonnes.
Si ce résultat positif témoigne à nouveau de la place prépondérante du blé français sur le marché algérien, les observateurs relèvent que le défi sera de tenir la cadence d’ici la fin de la saison en juin prochain face à un flux de blé russe qui devrait arriver sur le marché à la faveur d’une récolte qui s’annonce déjà record.
Pour rappel, l’Algérie consomme environ 11 millions de tonnes de blé. Le pays a dépensé en 2021 environ 2,25 milliards $ dans ses achats de la céréale selon les données de l’USDA.