Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), fait un constat sombre sur la situation dans laquelle se trouve l’université algérienne. Dans un communiqué publié mercredi, le RCD tire la sonnette l’alarme et critique sévèrement les mesures prises par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour assurer une rentrée universitaire sans risque.
‘’L’université algérienne est, aujourd’hui plus que jamais, otage de la politique de bricolage. Le résultat est connu de tous : une dévalorisation sans précédent des diplômes et un gap énorme avec les besoins de développement du pays. Notre pays mesure tous les jours les conséquences de l’acharnement du pouvoir à contrôler et à embrigader l’université’’, indique le parti dans son document.
Pour sortir de l’auberge, la formation politique de Mohcine Belabbas plaide pour une gestion autonome de chaque établissement universitaire. ‘’L’autonomie de gestion de l’université n’est plus simplement une nécessité ; c’est une urgence. La crise sanitaire a révélé l’ampleur du mal. La mobilisation de toute la communauté universitaire durant la révolution de Février redonne pourtant de l’espoir pour arracher les temples du savoir de la bureaucratie et des combats politiciens’’, plaide-t-il.
Évoquant les mesures de protection sanitaire annoncées par le ministère de la tutelle pour assurer une reprise sans risque, le RCD qualifie celle-ci de ‘’bricolage’’.
‘’ Ces mesures sanitaires bricolées, confrontées à la réalité du terrain, sont tout simplement irréalisables. Elles nécessitent, si on ne s’en tient rien qu’aux œuvres universitaires, que la flotte de bus réservée aux transports d’étudiants soit au moins quadruplée si on doit assurer une charge maximale de 25 étudiants par bus de 100 places, que les offres en matière de résidence universitaire soient au moins triplées’’, affirme-t-il.
Il ajoute : ‘’les restaurants universitaires se voient proposer une promotion en fast-food avec à la clé des chaines interminables compte-tenu de la distanciation sociale à respecter. Ceci nécessiterait, également, une mobilisation d’une réserve d’environ 45 millions de masques de protection (à raison de 02 masques par étudiant et par jour) et des quantités astronomiques de gel hydro- alcoolique à mettre à la disposition des étudiants aux différents endroits des campus universitaires’’.