L’ambassadeur du Royaume Saoudien à l’ONU, Abdallah Y. Al-Mouallimi, a eu une sortie inattendue sur le dossier du Sahara Occidental. C’est la première fois dans l’histoire que l’Arabie Saoudite apporte un soutien fort à la supposée marocanité du Sahara Occidental et « refuse » ce qu’elle considère potentiellement une « atteinte aux intérêts supérieurs du royaume du Maroc frère et à sa souveraineté ou à son intégrité territoriale ».
C’est une première dans les relations entre le Royaume des Al-Saoud et le Maghreb sachant que la question du Sahara Occidental implique le voisinage et la région d’une manière générale particulièrement l’Algérie.
En effet, le pays du roi Ben Salmane affiche clairement et sans aucune retenue son opposition à l’inscription de la question du Sahara Occidental comme un dossier de décolonisation et parle de « Sahara marocain », dans son discours. C’est l’ambassadeur du Royaume à l’ONU, Abdallah Y. Al-Mouallimi, qui a dit des propos peu diplomatiques à l’occasion de la plénière de la 76e assemblée générale de l’ONU à New York.
Prenant la parole, le représentant permanent du Royaume à l’ONU a déclaré que « le Royaume d’Arabie saoudite soutient les efforts du Maroc frère afin d’arriver à une solution politique réaliste au dossier du Sahara marocain ». Il n’a pas manqué d’appuyer :« le Royaume d’Arabie réitère son soutien au plan d’autonomie au Sahara marocain, dans le cadre de la souveraineté du Maroc et l’unité de son territoire national, comme une solution en adéquation avec le droit international, la charte des Nations-Unies, les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ».
L’Algérie dans le viseur des Saoudiens ?
Le diplomate Saoudien ne s’est pas arrêté à l’apologie de la supposée solution marocaine et de son apport économique aux territoires occupés, mais il a distillé des menaces à peine voilées à l’égard des pays qui ne partagent pas les thèses colonialistes du Makhzen comme l’Algérie.
Faisant allusion aux positions de l’Algérie et des pays favorables à l’autodétermination du peuple Saharaoui, le représentant onusien de Ryad a affiché « son refus de toute atteinte aux intérêts suprêmes du Royaume du Maroc, sa souveraineté et son intégrité territoriale ». Il rappelle d’ailleurs « l’importance de faire preuve de sagesse, de réalisme et de consensus au sein de toutes les parties concernées », mais n’hésite pas d’apporter un soutien indéfectible à la solution colonialiste du Royaume Marocain.
Ces propos inédits des officiels Saoudiens en plein crise entre Alger et Rabat raisonnent comme un soutien qui ne dit pas son nom au Maroc contre l’Algérie. Il semble que le refus d’Alger de la médiation saoudienne entre les deux pays n’a pas été du goût de Ryad.